Les critères de choix
Pour certaines personnes, confinement rime avec enfermement. D’autres au contraire, voient là l’opportunité de s’adonner à de nouvelles activités plus introspectives, leur permettant de s’évader, bien au-delà du kilomètre autorisé : méditation, peinture, lecture, musique,…représentent de formidables moyens pour se laisser transporter par l’esprit vers d’autres contrées, en cette période à la fois inédite et particulière. A l’image du monde qui nous entoure, l’Art culinaire se décline en une multitude de saveurs, de senteurs, de couleurs, incitant également au voyage intérieur.
Par le biais de son initiative, MonRechaud.com (que je félicite au passage) nous offre donc aujourd’hui l’opportunité de voyager confiné, en cuisinant avec l’objet nomade qui nous est cher et indispensable pour agrémenter nos bivouacs : le réchaud.
Avant de vous révéler la recette que j’ai choisi de réaliser dans le cadre de ce concours, je tenais à apporter des précisons sur les critères qui m’ont permis de faire ce choix parmi d’autres. La chose la plus importante à mes yeux était qu’il fallait que cette recette ne soit pas uniquement une recette de salon ou de concours de téléréalité, mais bien une recette de nomade qui tienne compte des contraintes fondamentales auxquelles nous sommes confrontés durant nos aventures, à savoir :
- Les problématiques de transport (poids, encombrement, conditionnement,…)
- Les qualités nutritionnelles
- Périssabilité des ingrédients
- L’énergie consommée (gaz, carburant,…)
- Le matériel de cuisine réduit au strict minimum (je pratique la MUL*)
- Les déchets (emballages,…)
- Le coût
Comme si cela ne suffisait pas, je souhaitais présenter une recette simple et rapide à exécuter, sans trop d’ingrédients (surtout faciles à trouver sur une grande partie du globe), versatile en fonction de ce dont on dispose sur le moment, et réalisable avec très peu de matériel (uniquement un POT 750 ml, une cuillère, et un couteau minimaliste) puisque je suis un adepte de la MUL*.
Ais-je oublier quelque chose ? Ah oui, le gout ! Le gout, que nous sommes souvent prêt à sacrifier et que nous avons tendance à placer à la fin de cette liste sous prétexte que notre confort passe au second plan dans ce mode de vie où l’on se recentre uniquement sur l’essentiel. Le gout, qui pourtant lorsqu’il est au rendez-vous, (r)éveil nos sens et nous apporte tant de réconfort après une journée éprouvante à marcher, pédaler, ramer,…parfois dans des conditions difficiles. Et l’odeur ! L’odeur, qui nous propulse directement à l’origine des produits, sur l’étale d’un marché, avec son ambiance, ses couleurs…
*MUL : Marche Ultra Légère
L’évidence
Aux vues de ce cahier des charges, la tâche pouvait s’avérer compliquée aux premiers abords, pourtant il m’est tout de suite venu à l’esprit un plat traditionnel originaire du Népal, mais également très populaire en Inde ou au Bangladesh, j’ai nommé : le dal bhat (littéralement riz lentilles). Tout y est, l’alchimie parfaite répondant à la totalité des critères cités précédemment !
La recette
Comme explicité précédemment, l’avantage du dal bhat est que c’est une recette que l’on peut facilement adapter en fonction de ce que l’on trouve. L’essentiel étant d’avoir la base, des lentilles, du riz, et des épices (pour voyager). Après, tout est possible !
Je vais donc vous donner une recette simple à réaliser, nécessitant peu d’ingrédients, et pourtant goûteuse et savoureuse. Elle sera élaborée dans les conditions d’un bivouac, avec simplement le matériel cité un peu plus haut.
Ingrédients (pour 1 personne)
- 70 g de riz basmati Bio
- 60 g de lentilles corail (ou jaunes) Bio
- 1 cuillère à café de curry (ou curcuma) en poudre
- 1 pincée de cumin
- 1 pincée de gingembre (frais ou en poudre)
- 1/2 cuillère à café de concentré de tomate
- 5 cl de lait de coco (ou crème de coco)
- ¼ d’oignon (jaune ou rouge)
- 1 petite gousse d’ail
- 1 cuillère à café d’huile végétale
- 1 pincée de sel
- 1 pincée de poivre
- Coriandre (fraîche ou en poudre), ou persil
- 70 cl d’eau
J’insiste sur le fait qu’il s’agit là d’une liste d’ingrédients de base. Elle peut être étoffée en fonction de vos contraintes de voyage (poids, volume,…). Il est possible de rajouter des légumes (carottes, haricots verts, tomates fraiches,…). Pensez également à ce que la nature vous offre sur votre parcours pour l’agrémenter (champignons, ail des ours, ciboulette, épinard sauvage,…).
Petite astuce : pour gagner de la place et en facilité pour l’élaboration, pensez à préparer vos ingrédients au préalable. Ce qui est fait, ne sera plus à faire. Epices, aromates, assaisonnements,…peuvent par exemple être conditionnés dans un seul et même contenant.
Préparation (5′) et cuisson (25′)
Bhat (riz)
- En fonction de l’eau et du temps dont vous disposez, l’idéal est de rincer le riz au moins 2 à 3 fois à l’eau froide, puis de le laisser tremper 30 min. Cette étape n’est pas obligatoire, mais permet de conserver les saveurs et évite au riz de coller.
- Versez le riz dans le Pot et couvrir d’eau froide (1,5 vol d’eau pour 1 vol de riz). Faire chauffer en remuant de temps en temps, jusqu’à atteindre l’ébullition. Baissez le feu au minimum et couvrir avec le couvercle du Pot. Laissez cuire à eau frémissante durant 10 min. Égouttez et réservez.
Dal (lentilles)
- Rincez les lentilles (facultatif), versez les dans le Pot, et couvrir d’eau (2 vol d’eau pour 1 vol de lentilles). Portez à ébullition, puis baissez le feu au minimum et couvrir avec le couvercle du Pot. Laissez mijoter durant 10 min (les lentilles doivent être tendres). Égouttez et réservez.
- Coupez l’ail, l’oignon, le gingembre, en petits morceaux, les faire rissoler dans le Pot avec un peu d’huile.
- Tout en mélangeant, ajoutez les épices, puis le concentré de tomates avec un peu d’eau. Faites cuire jusqu’à ce qu’il ne reste pratiquement plus de liquide (attention ça va très vite).
- Baissez le feu au minimum, versez le lait coco (il ne doit pas bouillir), salez, poivrez, et laissez chauffer environ 2 min.
- Introduire les lentilles cuites et égouttées, et mélangez. Si le mélange est trop sec, ajoutez un peu d’eau
Dal baht
- Versez les lentilles sur le riz
- Parsemez de coriandre (ou d’ail des ours, c’est la saison !)
Voilà, c’est prêt ! Laissez-vous éblouir par la couleur du Dal, véritable soleil culinaire. Fermez les yeux, sentez, laissez-vous transporter, propulser, à l’autre bout du monde par l’odeur des épices !
Goûtez, vous êtes arrivés !
Laurent Benamon
Super cette initiative des recettes sauvages…
Le top serai de les mettre à disposition sous un format voyage type A5.
Bien cordialement à toute votre équipe