Sauté de poulet au whisky et ses pommes rôties accompagné d’un risotto aux champignons et cébettes

Je n’ai jamais cru que partir en montagne et s’avaler des lyophilisés pouvait être une solution. Surtout quand on connait la richesse de la nature et les savoirs faire de nos paysans et artisans.

Pour moi, un repas doit être simple à faire, et rapide, en restant au plus prêt du produit. Et puis aussi équilibré et sain, forcément.
Alors je vous propose un combo : Sauté de poulet au whisky et ses pommes rôties accompagné d’un risotto aux champignons et cébettes.

Pour le risotto d’abord, qui est plus long à cuire.
Faire gonfler le riz dans un bidon de vélo, une gourde, la gamelle dans un ruisseau… pendant quelques heures, histoire de gagner en temps de cuisson.

Dans une casserole avec un fond de gras, faire fondre un vert de poireau-crayon (les poireaux nouveaux de l’année, cueillis pour éclaircir les rangs), puis faire sauter de généreux morceaux de champignons (ici des pleurotes).
Ajouter ensuite le riz. Lorsque le riz est nacré, si on est bien loti, déglacer avec un demi verre de vinaigre de cidre ou de vin blanc, pour éviter que le riz ne colle à la fin.
Sinon, couvrir d’eau, saler, et laisser faire la nature à feu doux.
Émincer des cébettes, un oignon nouveau, de l’échalote, de l’ail des ours si on est pas confiné… et déposer sur le risotto un fois cuit.
C’est pour la présentation, mais ça change l’entrée en bouche aussi, puisque les herbes restent croquantes sur un riz fondant. Et c’est l’explosion des papilles !

Quand le risotto est presque cuit, le sortir du feu et préparer le poulet.

Émincer un suprême de poulet (ou une cuisse désossée, un gigot de martre, bref, ce qui passe sous la main) en bandes d’un bon centimètre de large, dans le sens des fibres du muscle. Les faire revenir à feu moyen dans une sauteuse avec un morceau de gras (la MSR Alpine Fry Pan est seulement parfaite pour ça).

Quand le poulet commence à dorer, ajouter un oignon tranché grossièrement et des quartiers de pommes pelées. Les pommes doivent dorer à feu moyen voir vif. Là, il faut surveiller le poulet pour qu’il ne brûle pas, le retourner souvent sans secouer les pommes pour ne pas qu’elles partent en purée.

Lorsque les pommes sont dorées, déglacer Gébéreusement (une pensée pour Maïté, qui m’a fait connaître mes premières émotions culinaires…) avec un bon scotch du Speyside.

Perso, je trouve que les notes de tourbe ou d’iode que l’on retrouve dans les whisky des îles ne s’accommodent pas forcément bien à la cuisson. La tourbe a tendance à tout écraser, et l’iode se perd…. quel dommage !
Les whisky de la vallée de la Spey, au sud est d’Inverness, sont quant à eux plus équilibrés, avec un orge malté au feu de bois et des notes d’épices et de miel.

Si tout va bien, on a un poulet cuit sans être sec, des oignons caramélisés, et des pommes rôties en surface et compotées à cœur.

Servir chaud et tout de suite, après une belle journée passée au grand air.
Pour l’accord mets-vin, je proposerai pour le coup un Talisker (frais et léger pour déglacer le palais), ou à défaut un côtes du Rhône Grenache-Syrah avec de belles notes épicées pour relever le risotto et prolonger la suavité des pommes en bouche.

Arnaud